Le laboratoire HuManiS, EM Strasbourg et le laboratoire SAGE, Université de Strasbourg collaborent ensemble sur un projet Interreg intitulé : « Renforcer les PME du secteur alimentaire dans le Rhin supérieur en développant des filières durables pour les repas végétariens dans les cantines et les commerces de détail ». L’équipe d’HuManiS a été interviewée et notamment Alice, ingénieure d’études recrutée au sein du laboratoire pour prendre part à ce projet.
À noter, le 17 octobre 2024 aura lieu une matinée ouverte à tous, dédiée à des tables rondes et des débats visant à rassembler praticiens, partenaires et enseignants-chercheurs. Ce sera une excellente occasion pour en apprendre davantage sur le projet. Toutes les informations et inscriptions sont par ici !
Pouvez-vous présenter l’équipe à la base de ce projet ?
Sophie Michel, membre du laboratoire HuManiS et Philippe Hamman, membre du laboratoire SAGE, appartenant tous deux à l’Université de Strasbourg ont débuté le projet ensemble. Au sein d’HuManiS, Jeanne Bessouat a ensuite rejoint le projet et Coralie Haller viendra renforcer temporairement l’équipe en 2025. À noter également qu’Alice Christiaens, a été recrutée comme ingénieure d’études à mi-temps sur le projet.
Pouvez-vous brièvement présenter le projet ?
Le projet « Upper Rhine Sustainable Food » a été préparé pendant plus de 2 ans dans le cadre d’un projet EUCOR, avec l'appui des Universités de Haute-Alsace, de Freiburg, FNWH, du KIT et de la RPTU. Le projet a ensuite obtenu un financement Interreg sur 3 ans (2024-2027), et rassemble 29 partenaires universitaires, praticiens et institutionnels de la région du Rhin supérieur. L’Université de Strasbourg assure la coordination du projet.
Ce projet interdisciplinaire vise à encourager le dialogue entre l'économie, la gestion et la sociologie pour étudier le développement de filières biologiques et régionales dédiées aux repas végétariens dans les cantines et les commerces de détail et accompagner les PME de la région Rhin supérieur dans cette démarche.
Quels sont les principaux objectifs du projet ?
L'objectif principal est de renforcer un approvisionnement régional et biologique des cantines et magasins, mais aussi les pratiques durables de chacun des acteurs impliqués au sein de la chaîne d’approvisionnement, allant de l’impact écologique aux enjeux sociaux et économiques d’accès et de prix juste.
À travers ce projet, nous souhaitons renforcer les relations entre les cantines d'Alsace et les PME de la région Rhin supérieur pour offrir un repas végétarien hebdomadaire issu de l'approvisionnement biologique et régional.
En parallèle, nous souhaitons également accompagner les magasins bio de la région dans la mise en place de repas végétariens prêts à l’emploi issus d’un approvisionnement durable et accessible aux plus vulnérables. Les coopérations transfrontalières entre les magasins sont alors porteuses de nouvelles innovations durables.
Ces initiatives visent à accompagner les PME de l’alimentaire dans la mise en place et le renforcement de leurs pratiques durables. Elles ont également pour objectif de promouvoir des options végétariennes auprès des élèves des cantines et des consommateurs de magasins ciblés ; en leur faisant découvrir de nouveaux goûts, en réduisant le gaspillage alimentaire et plus largement en les sensibilisant à une agriculture et alimentation durable.
Quelles sont les principales thématiques de recherche que vous étudiez dans le cadre de ce projet ?
Le projet est par nature interdisciplinaire, et s’intéresse aux collaborations inter-organisationnelles lors de démarches de transformation des systèmes alimentaires locaux en systèmes durables. Ce projet renvoie à plusieurs autres thématiques : l’innovation, au travers notamment d’un business model durable ; la co-construction d’un prix juste pour les PME et les consommateurs ; ou encore les chaînes d’approvisionnement transfrontalières et durables.
Quels bénéfices vos résultats pourraient-ils apporter à l'avenir ?
Grâce à la co-construction de plans stratégiques, à des expérimentations concrètes sur deux ans, et à la formulation de recommandations, le projet aidera les PME impliquées à consolider leurs modèles d’affaires et leurs coopérations transfrontalières pour un engagement plus fort dans les pratiques durables. Il devrait également renforcer la pérennité des plats végétariens, régionaux et biologiques dans les cantines et magasins.
Une partie de nos actions vise à pérenniser et diffuser les résultats de nos expérimentations afin de démocratiser la démarche et d'encourager des initiatives similaires dans d'autres cantines, magasins et PME du Rhin supérieur et au-delà.
Ce projet pourrait par ailleurs susciter une réflexion plus large sur l'agriculture, avec des publications académiques mais aussi des supports de diffusion auprès des professionnels et du grand public.
Alice Christiaens, pour vous connaître un peu plus, pourriez-vous nous parler de votre parcours académique et nous dire quel poste vous occupez aujourd’hui ?
J’ai commencé par suivre une classe préparatoire, puis je me suis dirigée vers une école de commerce. Après une année de césure, j’ai obtenu un Master spécialisé en Management et Gestion Publics, à Sciences Po Strasbourg.
Je suis actuellement engagée dans deux emplois ayant une thématique commune qui est celle de l’alimentation : je travaille à temps partiel à l'Unistra comme ingénieure d'études, tout en occupant également un poste de collaboratrice parlementaire pour une députée du Bas-Rhin.
Pourquoi contribuer à ce projet ?
J’ai une forte volonté de faire de la recherche, je m’intéresse de manière autonome aux questions relatives au juste prix de l'alimentation, à la démocratie alimentaire, ainsi qu'aux inégalités et à la mondialisation, notamment sur la pression exercée par les grandes surfaces. C’est une chance pour moi d’avoir rejoint le projet.
En parlant de vision à long terme, quels sont vos objectifs personnels et professionnels pour les années à venir ?
Je suis engagée sur le projet Interreg pour encore deux ans et en tant que collaboratrice parlementaire, je suis en poste jusqu’en 2027. À plus long terme, j'aimerais contribuer à l'élaboration d'une politique publique en faveur de la souveraineté alimentaire, afin que les résultats de mes recherches puissent se concrétiser.
Merci à Sophie, Jeanne et Alice, d’avoir pris le temps de répondre à nos questions !